dimanche 17 mai 2009

Le vide-grenier de Villiers-Barbusse




Qu'il est doux de se délecter de la fin d'un monde en lisant la presse municipale.

Quand d'un moignon distrait, on compulse la section "petites annonces", là où se glissent les congélateurs 300L période Gayssot, les grenouillères fatiguées et les déambulateurs de mamie qui passe plus dans l'escalier. Parfois, on peut expérimenter le phénomène de persistance rétinienne quand, sur une dizaine de lignes fines, on tombe sur la chose photographiée plus haut.

Du téléphone, de la collec' de cartes, de la "canne siège tripode", de l'appareil à muscu, de la bottine "en skaï", et -ô tout-fout-le-camp- l'Histoire de la révolution russe par le mec à Arlette. (1)

Plus ça refourgue des reliques, plus ça juxtapose son intérieur, plus je m'imagine avec délice l'expéditeur de l'annonce.



Encore une trotsk' qui s'imagine que c'est en amassant 200 cartes 50 unités "Conseil général de la Vienne" que l'on va rétablir le téléphone rouge.(2)


C'est peut-être brocante chez les vieilles trotsk' par jour de pluie, en tout cas dans le même temps on organisait une petite promenade digestive à travers la ville. Celui qui a fait du Grévisse un réhausseur de plateau devait montrer sa face aux "jeunes populaires" en congrès.



Trotsky à 10 euros, t'inquiète Josiane ... Tu ne lis peut-être plus la propagande andropausée de papy, mais tu pouvais entendre ceci, en ce pluvieux samedi de mai :







"Montreuil, debout ! On s'ra les grands relous."

"2000 euros par mois, pour tous les Montreuillois."

"Le travail rend con, le chômage rend libre."

"Le travail, on s'en fout, on veut des sous et des bisous."

"On veut des Porsche Cayenne."



Première partie





Deuxième partie





Troisième partie






(1) Non, il ne s'agit pas du journal des Lilas.


(2) Cet appel à l'aide via un journal municipal nous aura au moins appris que l'objet en question était en réalité un "téléphone fixe (à) touches Amarys" refourgué sans la moindre éthique au prix honteux de 10 euros. L'opération de financement "un décollement de racines pour Arlette" a commencé.

mardi 5 mai 2009

Titille-moi le cachemire, Sylvie-Pierre...






Retour de week end sur les ondes de France Info. Un lundi matin aussi inspiré qu'un bi-valve sous Atarax. Sylvie Pierre-Brossolette du Point (1) et Laurent Joffrin de Libération (2) prennent place dans les causeuses pour le "duel du jour". (3) Pour se faire une idée de ce que le mot "duel" veut dire ici, il suffit d'imaginer quelque chose qui participerait du même degré de violence qu'une balle aux prisonniers sous un préau de neurasthéniques.

Le "duel", ce serait l'affrontement cruel de deux pandas pourvus de sabres en plastique, à peine un fleuret, tout juste un appel téléphonique entre deux retraités en thalasso ("Anglet ou Roscoff, rahhh"). Frémis auditeur, le duel s'en vient.

A 10 heures sous le grand chêne. Vous avez le choix de la verveine.

Activation du dysfonctionnement de l'appareil phonatoire.

Retour sur les manifs du 1er mai. Laurent Joffrin perçoit la possible dissociation de ce que l'on appelle "la base" avec les directions des syndicats. En gros, "il faut" que les syndicats deviennent ce qu'ils sont : des bas de contention de la révolte, des anti-inflammatoires en suppôt, qu'ils fassent fonctionner à plein leur capacité dissolvante.

Les syndicats sont devenus "populaires" (de par leur "union" lors de la manif) "et ils doivent le rester", SP-B dixit. L'intervention/prescription de madame est ponctuée par deux trois gloussements qui feraient presque tanguer la porcelaine dans les chaumières. Oui, parce que les séquestrations tout ça à l'initiative des "bases", ça taquine l'ulcère-to-be des boss (et celui de SP-B). Ca pouffe doucement dans le mike. Illustration :

"le gouvernement, il a déjà donné pas mal"
C'est un tort, l'OS ne perçoit que trop peu la valeur d'une cacahuète dans le fondement.

"et ce ne sont pas les entreprises, mal en point comme elles sont ce moment (...) qui peuvent lâcher beaucoup de lest sur le plan salarial"
En revanche, s'il est bien quelque chose que les entreprises savent "lâcher", ce n'est pas tant ledit "lest", mais plus les gueux qui s'y affairent.


On continue gaiement dans le concours "gardiens du statu quo 2009 dans le poste public". Numéro de claquettes du participant Joffrin :

"Bernard Thibault et François Chérèque font preuve d'un esprit de responsabilité remarquable".
Here you go Lolo, hisser un boudin gonflable au-dessus d'un énième C-15 n'aura jamais autant fait trembler le bourgeois.



L'escrimeuse et son armure en toile de Jouy poursuivent dans la lancée :
La CGT peut "bordurer (sic) SUD (et) tenir les actions syndicales dans quelque chose de correct, qui ne déborde pas (...) (afin d') exister par rapport aux plus extrémistes."
Nous y voilà, le joli, le souci cosmétique dans le combat, le nécessaire cordon tendu par les directions syndicales pour que le "retour à la normale" s'opère joyeusement, les S.O. de la cégét' qui balancent du "casseur" aux flics... Madame la Marquise autorise entre 13h et 13h30 son équipée à quémander de nouvelles chausses auprès de l'intendant général, si tout ceci s'effectue en silence et en rang. Bien à vous manants.



Dans la même (ver)veine, Laurent le Hardi sent bien qu'il existe une "possible radicalisation de la contestation" si les syndicats ne distribuent pas des guimauves à leur "base" et si le gouvernement "n'agit pas en synergie avec les partenaires sociaux" (4). Car il y a selon lui:


" un risque d'insurrection... ce que je ne souhaite évidemment pas."
Vois-tu Laurent, je crois que l'utilisation que tu fais de cet adverbe ressemble comme qui dirait à un pléonasme de ta part. A ce rythme de croisière, nous hésitons entre miss et première dauphine.



Pendant ce temps, la toute molle quoique pincée Brossolette astique son épée en coton d'Egypte. Le flegme et le rictus nerveux enfin réunis.

Ca acquiesce entre bourgeois de la presse, la journaliste Céline Bayt-Darcour assurant à merveille sa fonction de passe-micros rémunérée. Sylvie Pierre-Brossolette enfile son costume de Nostradamus de bon ton :

"de toute façon, il n'y aura pas d'insurrection en France". Blam. (5)

Sylvie Pierre, ô toi et ton nom de maraîchère sudiste (6), songes-tu en ta qualité de gardienne du statu quo que tu prends bien soin d'omettre, songes-tu donc à la douce alliance de la pharmacopée et de la politique ? Quitte à faire bon usage de ta parole que tu souhaiterais performative, je te suggère d'y adjoindre des colis de valium à destination de la populasse. R'sers nous don' du sirop mamie !




Le 1er mai, "on" s'acharne sur des gorets enrhumés. Le 4, "on" s'affronte en duel. Classe.



Comment dit-on "détourner" en mexicain ?










(1) Plus du Siècle que du Point d'ailleurs. Voir à ce propos la petite fiche consacrée à ce "cercle" sur Wikipédia. Journalisme indépendant quand tu nous tiens ...


(2) Poursuite de l'éclat de rire online : la note du dico à ce sujet laisse rêveur : "Positionné à l'extrême-gauche à ses débuts..."
Et surtout, surtout, oui, raclons nous aussi les bas fonds, on peut lire ici quelque chose d'assez prodigieux, à savoir l'état civil officiel de Lolo : la section blagues du magasin de farces et attrapes n'est qu'un sombre cagibis face à "cela". Le directeur de publication de Libération s'appelle Laurent Mouchard. Ô existence, ô filiation, ô hasard, je vous aime.


(3) Rien de mieux que l'écoute de cette farce pour s'encrasser les conduits auditifs gratis.


(4) Point les mots de Jojo, mais une reformulation de l'habituel potage tiède qui connaît une réédition permanente en ces temps de "dialogue nécessaire".


(5) Après le Point Godwin et Le Point tout court, je suggère la création ad hoc du Point Vieille Peau. Quand mamie estimera dans sa veste en loden que l'exercice de l'échafaud a autant de chances de s'actualiser que l'attribution du Pulitzer à Danièle Evenou, on pourra définitivement clore le "débat".


(6) Exercice : répéter en boucle "Sylvie Pierre-Brossolette" et faire fonctionner en soi les associations d'idées. Ce nom n'est pas sans évoquer une bibliothécaire d'un lycée public, dite chez moi "la dame du CDI" - spécialiste ici de l'oeuvre d'Alain Minc enfin disponible en Pléiade. (fin de la parenthèse de l'ex nerd nostalgique)


samedi 2 mai 2009

H1N1





Compte-rendu du 1er mai par les porte-plumes de Radio France : "il y aurait trois cas de H1N1 en France, hospitalisés à Paris (sic)".

Le pavillon "maladies tropicales et infectieuses" de l'hôpital Bichat n'a pas été le seul bâtiment de Paris à être précipitamment investi par les virus. La preuve à l'Hôtel de Ville.









(Pour ce qui est des lectures de feu le bouillonnant président sous-période guerre froide, il aurait cliqué ici : favoris-de-René.)