jeudi 30 octobre 2008

Ich bin ein Fascissois

Propreté, solidarité et rafles cot cot codées









" Dans le cadre de la Présidence Française de l’Union Européenne, Vichy accueille les 3 et 4 novembre prochains, la conférence des Ministres européens consacrée à l'intégration des étrangers en Europe. Cette conférence internationale est présidée par Brice Hortefeux, ministre de l'Immigration, de l'Intégration, de l'Identité nationale et du Développement solidaire. Près de 1350 personnes vont séjourner à Vichy. Bienvenue aux 30 ministres européens et à leur délégation ! 

(...)

Brice Hortefeux convie les 3 et 4 novembre prochains à Vichy ses homologues de 30 pays européens pour débattre de l’intégration des étrangers en Europe. C'est la première fois depuis la fin de la deuxième guerre mondiale que Vichy a l'honneur d’accueillir une grande conférence internationale. Un symbole fort qui marque la fin de l’ostracisme envers notre ville trop souvent victime de l’injuste confusion entre Vichyssois et Vichystes. C'est aussi une reconnaissance de nos atouts en matière d’accueil.  " (sic) (1)


Assez étrangement, il y a comme qui dirait une survivance de la connotation. Peut-être faudrait-il tremper la carte Michelin sous-section Allier dans un bain d'ions neutralisants. Une solution de neutrons pour un ancien partenaire de la finale. Et c'est bien évidemment en y organisant un sommet sur la coordination de la rafle version boeing 2008 (toujours plus rapide qu'une micheline) que l'esprit nauséabond sera définitivement dissout. Evidemment.

C'est un tort, on ne consulte que trop peu le programme culturel des métropoles de second rang. (2)



Le kiosque à journaux se vide aujourd'hui de toute presse nationale pour cause de préposés à la typo' furibards ? Pas grave, il reste les revues municipales et leur charmante mise en page (3). La preuve, (je suis partout) C'est à Vichy propose en front page un reportage sur le sommet dégage le basané 2008, un article intitulé "la propreté, c'est l'affaire de tous !" (sic) et souhaite une "bonne rentrée !" (sic) aux petits (blonds de préférence). Superbe. (4)



"Pourquoi avez-vous choisi d’organiser cette conférence à Vichy ?"

Brice Hortefeux : "Comme conseiller régional et très attaché à l’Auvergne, j’ai voulu profiter de cette opportunité formidable de placer Vichy au coeur de l’Europe. Outre le fait que la ville dispose de toutes les infrastructures nécessaires pour accueillir un tel événement, il était plus que temps de rompre avec l’ostracisme qui touche encore injustement la ville. Voici pour Vichy une belle occasion de donner une image d’avenir !

... des cons ont pensé à une régularisation massive des bouffeurs du pain of ours en sous-préfecture, d'autres ont songé à l'avenir du souvenir dans une répétition infinie où les peuples dégénérés doivent être, sous bonne escorte, réexpédiés à bon port pas propre. (Quant à "l'ostracisme" de la ville, le problème pour Brice, ce n'est pas tant l'association Vichy-sous-préf'-perdue/Pétain, mais bien France-de-tout-de-suite/Vichy...) (5)

Là, la question qui fâche, l'acmée du journalisme d'investigation :

"En dehors des séances de travail, quel va être l’emploi du temps des délégations ?"

Brice Hortefeux : "Les délégations, qui logeront toutes dans les hôtels de la ville, se retrouveront au Palais des Congrès pour y travailler. Elles auront aussi naturellement tout le loisir pour découvrir Vichy et ses environs. Elles assisteront également le soir à un spectacle à l’opéra."

Eh Brice, quand tu applaudiras du balcon à la connerie du monde, tends pas trop le bras, tu risquerais de te faire une tendinite. Faut bien se détendre après une session charter. Distribution de bas de contention pour tous. 



On reproche à Hortefeux son absence de tout sens du symbole, néanmoins en conviant ses petits amis en uniformes à cette sauterie, il se rapproche de façon fort troublante de l'essence même de la chose. Les potes à Platon se reconnaissaient grâce à l'assemblage de deux pièces -le sumbalein- , Hortefeux et les "trente-ministres-de-la-délégation-qui-sont-les-bienvenus-dans-la-ville-injustement-ostracisée" ont glissé dans leur attaché case le morceau de la reconnaissance. Le carton d'invitation frappé du sceau de la République doit préciser en note qu'il serait de bon ton d'apporter le tronc et le col du fémur d'un malien tombé d'un train d'atterrissage. Sinon, y s'ront tout perdu les ministres; ce serait dommage de liquider les derniers humanistes dans les thermes...





A Vichy le 3 novembre, on joue la Walkyrie.








(1) L'office de tourisme de Timisoara est en grève, l'Allier résiste :
ville-vichy.fr/vichy-au-ceur-de-leurope-les-3-et-4-novembre.htm


(2) Et quand à Douaumont, dans un ossuaire nous organiserons 
      La rencontre main dans la main des industries chimiques, 
      Trinquons...


(3) Si la couverture de ce journal ne figure pas dans "la casuistique des proximités douteuses et des mises en page qui osent tout", j'écoute Wagner à fond dans le ghettoblaster.


(4) Le sieur Malhuret Claude, maire UMP de la commune qui réceptionne ces messieurs-bon-coeur et signe un simili édito où sont successivement abordées la question des caniveaux et celle douloureusement reliée du curetage coordonné, a visiblement occupé le poste de "secrétaire d’Etat auprès du Premier Ministre, chargé des Droits de l’Homme" (sic) entre mars 86 et mai 88; depuis mars 2004, le G.O. serait "membre de la Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme" (sic) et "auteur d’un ouvrage intitulé « Les vices de la Vertu ou la fin de la Gauche Morale » (sic). Comment dit-on "rêver" en étranger ?


(5) Il serait tellement plus agréable qu'à terme les bons petits ânes de la 6èmeB du collège Raffarin de Maison-Laffitte convoquent le concept de crème de jour pour se souvenir de Vichy.




mercredi 29 octobre 2008

La découverte du mécanisme de rupture spontanée de symétrie en physique subatomique


Suggestion pour des techniques de management moderne








Les benêts du "recruting" ying-yang zen sur canapé velours.


Tu postules pour un boulot de laquais d'aéroport (type cruche fardée telle une Barbara Cartland sous diète qui répète 300 fois par jour "Bon voyage, Sir" après avoir reconstitué sa collection de souches cartonnées. L'esprit frappé par le syndrome de la démonstratrice en parfumerie, "environnement international" en sus).

Tu postules donc pour un boulot qui te permet de faire des emplettes au rayon que dalle.

Option surchauffe neuronale.

Après le test d'anglais du valet en milieu aéroportuaire, les questions de type "culture générale" (sic) où tu dois réciter par coeur le numéro de la police la plus proche (j'essaie de joindre la brigade anti-cons; sans succès) et le calcul mental (combien font dix heures de sommeil moins quatre dans le RER B par temps de pluie ?), les exercices de dominos paraissent, à côté de ce qui suit, être un pipi de chat très sympathique, finalement :


Roulements de tambours, à vos stylos :


"La mort d'un proche a-t-elle déjà eu des conséquences sur votre santé?" (sic)

Réponse A: J'ai gardé seulement quelques égratignures sur les mains.

Réponse B: C'est quoi alors ces bouts de chips sur le questionnaire ducon ?

Réponse C: Non, plutôt le contraire.



"Le stress a-t-il déjà affecté votre vie sexuelle?" (sic)

Réponse A: Pour l'affecter, encore aurait-il fallu qu'elle existât.

Réponse B: Si monsieur le patron est suffisamment compréhensif, ça ne devrait pas poser de problème.

Réponse C: L'année dernière avec Kévin, quand on est parti chez tata Michèle à Périgueux, eh ben oh la la, j'étais toute patraque.


Le CV, c'est dépassé, vive les tests de blennorragie dans l'entreprise !



Better and better. De pire en pire pour les moins ironiques.


Entretien pour un stage sous-payé (pléonasme) dans une radio publique. Un jeune chef boboïsant vautré dans son fauteuil sombre pivote jusqu'à moi grâce aux petites roulettes de son petit trône post-moderne.

"Bon, je vous le dis tout de suite, pour le recrutement, j'y vais au feeling" En gros, papa le gentil chef du couloir n'en a strictement rien à faire de ton "parcours universitaire et professionnel", il agite son pendule électromagnétique, il ondoie. Avant même d'avoir pu dire quoi que ce soit d'à peu près cohérent dans ce foutoir, tu es déjà soit un winner soit une merde. Ce qui est absolument prodigieux dans ce genre de phrases que l'auteur envisage comme une preuve de son côté divinement cool et moderne, c'est qu'elle te place dans un climat de sublime arbitraire.

Selon lui, la démarche n'est pas hasardeuse, elle est juste "cool".

Malgré sa vision new age du recrutement, monsieur Pendule et ondes interstellaires dans un placard prend une grande respiration qui ferait presque tressaillir de joie son laquais officiel placé à côté dans l'entrée, et demande "comment on envisage la radio publique". "Souci du service public, exigence de qualité, élévation de l'esprit". Une réponse qui respire pas trop le trotsk' enragé et qui vaut pourtant à son auteur ceci :

"Il me semble que vous êtes une militante altermondialiste de type Besancenot" (sic) Et en plus il a le pull cachemire catégorisant...

La prochaine fois, je m'engage à défoncer le sas avec une faucille. Quoique, puisque "militante" de type postier, je serais plutôt dans l'enfonçage de portes.


Soft Marcelle, soft...

Le surréalisme ayant largement dépassé les demoiselles d'Avignon, il poursuit tranquillement son oeuvre involontaire et fricote avec un certain oubli des textes. (1)

Le site de recherche d'emploi Keljob envoie régulièrement à ses abonnés-chômeurs des courriels mêlant (rarement) offres d'emplois et (plus souvent) "conseils" en tout genre pour lesdites recherches. Et puis, parfois, en pleine déliquescence automnale, on reçoit un mail qui compile cette fois-ci, non pas les expériences foireuses (non, "inédites") des détenteurs d'une carte Gold-Assedic, mais celles des trouducs faits séparateurs du bon grain et de l'ivraie en session d'entretien. Intitulé des mémoires courtes d'un DRH : "Le candidat est une candidate…" (sic)

« J’avais rendez-vous avec un prénommé Pierre, pour un poste de comptable. Le jour J, il s’est présenté... habillé en femme. Cela ne m’a pas empêché de mener l’entretien normalement, mais au départ, cela m’a fait un drôle d’effet ! » (sic) Claude, responsable RH dans une PME


Au-delà de la surprise étouffée de Claude le "responsable RH" qu'on imaginerait volontiers sous-chef dégarni dans une "PME" spécialisée dans la fabrication de pistons pour joints mastic de salle de bain, ce qui est véritablement surprenant, c'est cette douce agrégation d'aisance mesurée et d'évitement de tout discours qui pourrait forcer Cloclo à aller compter les oranges au parloir. Claude oublie de nous dire si ce chti élément vestimentaire a été délicatement noté en haut à gauche de la chtite fiche de recrutement, car si cela avait le cas, gentil Claude aurait pu passer lui aussi un entretien avec ce que ces sales gauchos appellent les prud'hommes, voire le tribunal d'instance.

Car, quand on a expérimenté soi-même les grandeurs du recrutement à la française et qu'on s'amuse à (essayer d') appeler l'inspection du travail départementale, on se rend facilement compte qu'il est quasiment impossible de faire quoi que ce soit, à part de faire de ce service a priori plutôt intéressant un énième bureau de consignations.

N'empêche. La loi, c'est bien, on aurait presque l'impression de patauger dans quelque chose d'à peu près juste.





Art. 9 du Code civil

Chacun a droit au respect de sa vie privée.


Art. L1221-6 du Code du travail


Les informations demandées, sous quelque forme que ce soit, au candidat à un emploi ne peuvent avoir comme finalité que d'apprécier sa capacité à occuper l'emploi proposé ou ses aptitudes professionnelles.

Ces informations doivent présenter un lien direct et nécessaire avec l'emploi proposé ou avec l'évaluation des aptitudes professionnelles.

Le candidat est tenu de répondre de bonne foi à ces demandes d'informations.



Art. L1221-8 du Code du travail

(..)

Les méthodes et techniques d'aide au recrutement ou d'évaluation des candidats à un emploi doivent être pertinentes au regard de la finalité poursuivie.



Art. 225-1 du Code pénal (eh, faut pas pousser mémé dans les orties...)

Constitue une discrimination toute distinction opérée entre les personnes physiques à raison de leur origine, de leur sexe, de leur situation de famille, de leur grossesse, de leur apparence physique, de leur patronyme, de leur état de santé, de leur handicap, de leurs caractéristiques génétiques, de leurs moeurs, de leur orientation sexuelle, de leur âge, de leurs opinions politiques, de leurs activités syndicales, de leur appartenance ou de leur non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée. (...)



Art. 225-2

La discrimination définie à l'article 225-1, commise à l'égard d'une personne physique ou morale, est punie de trois ans d'emprisonnement et de 45 000 Euros d'amende lorsqu'elle consiste :

(...)

5° A subordonner une offre d'emploi, une demande de stage ou une période de formation en entreprise à une condition fondée sur l'un des éléments visés à l'article 225-1 ;

(...)




***





Art. 16-6 du Code Civil:

Aucune rémunération ne peut être allouée à celui qui se prête à une expérimentation sur sa personne, au prélèvement d'éléments de son corps ou à la collecte de produits de celui-ci.



... Comme dirait le rescapé de l'Ile de Ré, j'ai décidé de me retirer définitivement du travail, la preuve, c'est illégal.






(1) Certes il y a plus excitant comme lecture, néanmoins les textes sont disponibles sur ce site : www.droit.org/jo/codes.html



N.B. L'univers est zarbi et c'est précisément la raison pour laquelle j'ai choisi comme titre à cette joyeuse bouillie l'intitulé des travaux d'un chercheur croûteux de 87 ans qui a reçu cette année le Prix Nobel de physique. Yoichiro Nambu, encore un qui doit "marcher au feeling"...




Ce billet a été écrit avec à fond dans la casbah "A bas les gens qui bossent" du délicieux Didier Super.

lundi 6 octobre 2008

Hortefeux-de-l'Amour



"Ils ont changé celle qui fait Victoria (...) et on ne voit plus Victor" (1)




Rentrée en France. Chacun a regagné son F3 double vitrage lave-vaisselle But après avoir délaissé dans la peine son F2 placoplâtre tout-à-l'égout d'un quelconque département frontiste (2). Il paraîtrait que c'est la crise et que les banques n'ont plus une thune. Les chantres du non-interventionnisme étatique ont revu leurs principes à la baisse et ont quémandé deux trois kopeks au petit argentier qui a dû faire fondre pour l'occasion sa collec' perso de montres bracelets platine. Le financier est un cake.



Dans cette époque où le médiocre est élevé au rang de performance sublime, on peut encore se hasarder les oreilles devant un poste de radio qui s'autorise la retransmission d'un bulletin de nouvelles matinal france-informatif.

Bien que l'idée d'y trouver une once d'esprit critique et de "reportage de fond" soit aussi probable que l'attribution du Prix Nobel de littérature à Danièle Evenou, on peut sous-tirer quelque plaisir malsain dans l'écoute attentive de sujets aussi douloureux et testimoniaux que le "débat" (sic) sur "la nouvelle formule du loto" ou "les vingt ans des Feux de l'amour" (sic once again).

Oui, oui après s'être tapée une école de "journalisme" "prestigieuse" et un emprunt sur 5 ans pour financer cette farce-carnet d'adresses, Raphaëlle Duchemin choisit d'introduire le "débat" sur boulingue- boulingue à coup de : "Jouer plus pour gagner plus? (...) Il y a une nouvelle grille, de nouvelles couleurs..." (sic)
Une école de journalisme et on finit par commenter les affres de la boule noire à Motus. J'ai longtemps cherché à quoi pouvait servir un journaliste, à part bien sûr reproduire à l'infini le discours dominant, et j'en suis arrivée à la conclusion qu'il y a dans ce travail de communicant quelque chose de l'ordre du SAV des constructeurs, à l'écoute des requêtes des gentils- consommateurs-rois-qui-ont-le-droit-à-la-transparence (3) . C'est la publicité et la hotline dans un studio d'enregistrement du XVIème. Raph' a annoncé pompeusement que le billet de loto allait passer d' 1 euro 20 à 2 euros pour demander tel un Jean-Pierre Pernaut ou un Julien Courbet sous acides si c'était de " l'arnaque". (4)

Ont été convoqués pour participer à ce troublant débat l'auteur d'un bouquin sur la Française des Jeux et un sociologue qui a dû faire sa thèse sur l'impact socio-environnemental du rami, de la belote et du Nain Jaune en milieu périurbain. (5) Selon ce dernier, et suite à la question de Mam' Duch'min sur "ce qui fait que les Français ont une passion pour les jeux", "le" Français est "un Homo Ludens" qui a donc une "volonté de loisirs" et qui veut vivre "une petite aventure personnelle pour quelques euros" (sic). (6) Le docteur ès 1000 bornes poursuit son analyse sous LSD: le loto, c'est un peu un "miracle laïque (...) un peu de rêve (...) une prière qu'on adresse à la Providence." (sic)

Le genre de types qui soutient entre deux chivas que si les pauvres ne mangent pas de caviar, c'est parce qu'ils aiment pas ça, les cons.

Dans cette sombre bouillasse socio-pernauisée, l'auteur du bouquin sur la Française des Jeux se hasarde dans un élan de lucidité à lancer que les Français qui jouent le plus au Loto sont les pauvres. En fait. Enfin il ne dit pas "les pauvres" mais "les Français les plus pauvres". Le sociotruc aime pas trop et indique qu'il y aussi une grande part d' "employés" (qu'il ne considère pas comme membres de la communauté des "plus pauvres" donc.)

Le loto, c'est pas de la misère dans des cases, c'est du "rêve", une (petite) expérience ontologique toute mignonne qui trouve sa matérialisation dans de "nouvelles couleurs" chamarées. Glam. (7)




Quand on est dans de telles dispositions critiques et intellectualisantes, il serait dommage de s'arrêter en si bon (du)chemin et de ne pas poursuivre la "réflexion" (de la vacuité dans un miroir) dans un reportage hautement dérangeant.

Chauffée à blanc après l'animation du "débat" sur la quine magique, Raphaëlle Duchemin-Vers Le Néant prend des risques et annonce l'anniversaire d'un programme télévisé qui a fait la grandeur de notre beau pays. Celui qui serait tenté de croire qu'il s'agit d'une rétrospective sur les émissions de Polac ou " de tout autre chose qu'on pourrait soupçonner d'intelligence" (le grand Desproges dixit) peut s'administrer deux cuillères à soupe de cortisone et avaler dix litres de merlot. Non, l'émission qui fête ses vingt ans d'existence et qui occupe une équipe de France Info un matin d'octobre, c'est les gros plans sur des cataractes bleutées, des épaulettes en mousse qu'on fait claquer dans le vent, les Feux de l'Amour sur France Info. Yes my dear, you don't dream.


"Si vous appelez votre mère ou votre grand-mère sur les coups de 14h..." , Raph' dixit, paraîtrait qu'elle a activé son monte-escalier d'occasion pour s'affaler dans son fauteuil en nubuck avec télécommande intégrée pour s'envoyer un rail de feux... Raphaëlle Duchemin cartonne dans l'intro, elle taquine tes penchants anti-vieux, te rappelle tes appels las à la maison de retraite de mamie "sur les coups de 14h". Raphaëlle a appris dans son TD "journalisme de proximité" qu'il fallait créer une sorte de petit clin d'oeil facétieux entre l'auditeur et le reporter envoyé à la maison de retraite Les Iris pour rencontrer le target public de ce genre de mélasse épisodique.

Focus sur de la croûte en collectivité forcée qui s'égare la presbytie sur des Ricains en mode "ralenti". Après son très probable flan aux oeufs sur déambulateur, "une pensionnaire" avoue que les Feux de l'Amour, "ça (la) détend". Bon. J'attends la contre-expertise avec la Croisière s'amuse.





J'imagine que c'est par manque de temps et de moyens que, quelques minutes après, le sujet consacré à la mobilisation des ouvriers de Renault à Sandouville a été expédié en 15 secondes. La prochaine fois, bande de nases, au lieu de nous les casser sec avec vos pseudo problèmes de conditions de travail, réclamez le micro pour nous parler des vrais problèmes, des vrais sujets. Radio publique recherche vieilles qui jouent au Bingo tout en regardant les Feux de l'amour.




Notre grande aventure collective pour des milliards d'euros.






(1) Une pensionnaire édentée d'une maison de retraite, interviewée entre deux verveines par France Info ce matin dans un reportage de fond sur "Les feux de l'amour" -et le journalisme d'investigation.

(2) Oui, monsieur Durand, faites confiance à Catherine Mamet, le constructeur immobilier qui te garantit et le gros bourdon multicolore à côté de la porte d'entrée modèle terre cuite de Provence près de ton mas de 56 mètres carrés loi Carrez et le prêt ad hoc sur vingt ans à 20,3 % TEG.

(3) ... neuronale certainement.

(4) En parlant des interrogations multiples relatives aux impostures diverses, on se prend à rêver du jour où la Robin des Bois des joueurs de bingo se demandera en quoi son propre sujet participe de cette fameuse "arnaque".

(5) Selon des sources proches du dossier, le chapitre sur les Petits Chevaux a été censuré.

(6) Je demeurerai toujours plus proche de la Weltanschauung du bigleux chantant que de celle des "chercheurs" du CR - 152X quelque chose :"les pauvres quand ils jouent au loto, ils réfléchissent même pas à ce qu'ils cochent" Didier Super.

(7) On notera la fascination du communicant france-informatif pour les pots de peinture et les palettes graphiques qui rendent la moindre merde très attrayante et intrinsèquement légitime. "Je me souviens" d'un reportage de France Info sur un centre d'éducation fermé (joli concept au passage) dans lequel la journaliste précisait en extase que les murs de cette prison-qui-n'en-est-pas-une-bien-sûr avaient été "repeints en jaune" (sic). Délices du gros feutre esthétisant.

vendredi 30 mai 2008

La pestilence du Saint chrême (à 30%)


"Les nouvelles du monde renversé" - daté du 06/05/08 (1)



En 1882, un certain Friedrich Nietzsche écrivait : "Encore un siècle de journalisme - et tous les mots pueront". Cent-vingt six ans plus tard, il semblerait que la pestilence lexicale entrevue par Fred le syphillique se dégage sans trop de mal des salles de rédaction (f)rançaises.

Hier, aux alentours de 22h15, bulletin de nouvelles de France Info.

Entretien téléphonique au sujet des "huiles pures" avec ce qui doit être le président de cet improbable regroupement de producteurs d'olives et d'argan rein rein rein. Live from Agen, le lot-et-garonnais dénonce les freins entravant l'expansion mondiale de son commerce graisseux. Selon le très puriste agenais, il y aurait "des pressions de Total" (sic) qui grèveraient toute possibilité de développement de la pureté à froid. Depuis son huilerie-QG, l'interviewé balance deux trois mots sur les "scories" issues du processus de décomposition de certaines substances locales, de mon côté, j'entrevois dans la douleur ce que l'expression "sens figuré d'un mot" veut dire. "Mais qu'y a-t-il donc de si périlleux dans le fait que les gens parlent, et que leurs discours indéfiniment prolifèrent ? Où donc est le danger?" se demandait Foucault. Eh bien il est dans la voix prunesque du sieur Colza. En effet, monsieur connaît quelques hésitations relatives au douloureux concept d'oléagineux, type Krasucki expérimentant le concept de calcul labial. (2) (des milliers, des millions d' "olégin...oléaneux" dans le champ sémantique).

Il est 22h19 quelque part en France, la radio met fin à de longues années d'interrogations profondes sur le sens (supposé) de l'existence : telle une épiphanie trop longtemps attendue, un ravissement évangélique nocturne intervient, l'ouverture-au-monde par l'huile exempte de toute impureté décelable. L'extrême-onction du journalisme "à la française". La prochaine fois, le secrétaire général du saindoux tarnais révélera peut-être à l'auditeur de France Info sa Weltanschauung porcine.

Colza, tournesol, fourches, Henri K. avait la sociale-traîtrise sympathique. Au moins. Après les scories agricoles, les amis de la CFDT intéressent eux aussi la radio d'Etat : Chérèque prévoit depuis son C-15 orangé quelque mobilisation sociale because le maintien des 35 heures par Xavier Bertrand va "à l'encontre du travailler plus pour gagner plus." Selon l'auteur de Réformiste et impatient ! (sic) Sarko n'est pas assez sarkozyste. Syndiquez-vous plus pour sarkozir plus.

Il y en a qui ont visiblement bien compris la maxime liliputienne en la réinterprétant à leur bouillon gnôle/gun. Dans la police, on travaille plus -en dehors même de ses heures de service- pour buter plus. (3) Alors que l'emploi du conditionnel est curieusement absent de la terminologie journaleuse quand il s'agit des "casseurs-pas-gentils-en-manifs-qui-ont-cassé-des-vitrines", il est immédiatement appelé en renfort quand un excité de la gâchette commet quelque bévue. Hier soir, sur France Info, on pouvait entendre au sujet des deux flics parisiens une voix douce susurrer : "Ils semblaient ivres". Notons que l'esprit nuancé des journaleux france-informatifs a connu son apogée ce matin quand, dans un des bulletins matinaux, la speakerine-en-chef a oublié de préciser que lesdits flics n'étaient pas en service lorsqu' "au moins" un des deux justiciers "aurait" chaleureusement tiré sur le groupe de jeunes. (4) 2008: Dieu est mort et les mots puent toujours (le pastis ?). (5)

Donc, en France, vers 22h30, l'huile est pure, les syndicats sont flexibles, la police mitraille MAIS ! on a enfin l'explication du naufrage du Titanic. On sombre mais on sait pourquoi. Par téléphone, un nerd expert avance que si le navire s'est méchamment fracassé contre un gros glaçon atlantique, c'est parce qu'en fait ses rivets étaient pourris. Cinq longues minutes sur la métaphysique des boulons maritimes qui se concluent péniblement par cet avis grandiose : (les rivets de l'époque) "c'était bien, mais moins bien". (sic) Plus, plus, moins, moins, la rhétorique produite par France Info via ses scribouillards et ses invités râcle les abîmes.

Avis à tous ceux qui souhaiteraient faire partie de la grande confrérie des journalistes français, Sciences Po Paris a ouvert en 2004 une "école de journalisme" dans laquelle officient des esprits hautement critiques et résistants (6). Pour le gueux moyen, il en coûtera environ 500 euros par an (la "formation" dure deux ans), pour le rentier 5000 pour s'abreuver de conneries proférées par la dream team professorale : Jean-Marc Sylvestre t'explique l'économie, Etienne Mougeotte et Michelle Cotta "décryptent et mettent en perspective l'actualité politique" (sic). Avec tant de conférences, cours, séminaires troublant de subversion authentique et de déconstruction idéologique, je prévois lors du prochain scrutin relatif au nom de la promo 2008, un vote massif des étudiants en faveur de "Molotov".

Rappel : Michèle Cotta qui se fend d'un édito (ci-dessous) fait partie du groupe JLA Holding (qui selon Wikipédia) "est un groupe audiovisuel fondé par Jean-Luc Azoulay, et est issu de la scission de AB Productions en juillet 1999. Il en a repris les activités de production (...) Cette chaîne (IDF1 - éditée par le Groupe JLA, co-présidée par Cotta herself) marquera surtout le retour de Dorothée et de Jacky, Ariane et Patrick, mais aussi "d'anciens" acteurs d'AB tels que Patrick Puydebat, Laure Guibert, Lynda Lacoste et Babsie Steger à la télévision. Corbier décline cette proposition (7)." (sic)

"Chaque jour en fournit la démonstration : le journalisme n’est pas un long fleuve tranquille. Lecteurs, auditeurs, téléspectateurs, usagers du Net découvrent le monde à travers les média. Ce n’est pas nouveau. Ce qui l’est davantage, en revanche, c’est que, tandis que les révolutions technologiques ont permis l’explosion des média, le monde est devenu difficilement compréhensible sans médiation. La mission du journaliste relève donc, avant tout, d’un travail d’explication. Comment décrypter, pour le plus large public, la réalité d’un monde aux mille facettes ? Comment lui donner accès à un savoir le plus souvent détenu par quelques-uns seulement ? Comment trier, parmi les informations de chaque jour, dans tous les domaines, ce qui est essentiel et ce qui est secondaire, comment démêler le vrai du faux, comment informer sans trahir la vérité, comment la rechercher, cette vérité, librement, sans œillères ? La quête de la vérité a-t-elle des limites, l’ordre public, le confort de tous, par exemple ? Mais peut-on tout dire, et tout le temps ?"

On aime quand la courageuse ex-"journaliste"/co-présidente d'IDF1/ prof à Sciences Po réhabilite et Hilguegeu (8) et les questionnements épistémologiques liés à la pratique journalistique contemporaine.

"le journalisme n’est pas un long fleuve tranquille" : en effet c'est plutôt grâce à toi Michelle, une sombre bouillasse tortueuse.

"le monde est devenu difficilement compréhensible sans médiation. La mission du journaliste relève donc, avant tout, d’un travail d’explication. " Evidemment, le journaliste comme Sarkozy est là en "médiateur" pour t' "expliquer" en "pédagogue" que ce que tu considérais jusque là comme un système parfaitement merdique est en réalité absolument délicieux.

"Comment lui donner accès à un savoir le plus souvent détenu par quelques-uns seulement ?" En lui proposant le retour transcendantal de Dorothée, théoricienne du monde post-moderne.

"ce qui est essentiel et ce qui est secondaire" On dira "un flic qui bute du gitan", c'est une nouvelle pas très essentielle.

"sans œillères", mais avec des montures Bouygues ou Lagardère c'est beaucoup mieux.

"La quête de la vérité a-t-elle des limites, l’ordre public, le confort de tous, par exemple ? Mais peut-on tout dire, et tout le temps ?" Soyons fous, soyons bienséants.








(1) Par (l'excellent) Thibautcho sur http://ffsf.free.fr/

(2) Comme quoi, on peut soutenir la faucille, le marteau et la fourche.

(3) Rappel des faits: http://paris.indymedia.org/article.php3?id_article=100515

(4) L'emploi du conditionnel pour désigner telle ou telle action, c'est comme la recrudescence de la maladie d'Alzheimer dans les salles de rédaction des médias français : intermittent, mais pas tout à fait aléatoire.

(5) Ce serait faire preuve d'une grande candeur que de s'étonner de l'assourdissant silence ("retenue") médiatique entourant l'action armée des flics dans le Xème, quand on sait que la mort d'un jeune gitan dans le Sud abattu par un gendarme il y a quelques jours n'a occasionné que quelques brèves dans les principaux médias. voir http://paris.indymedia.org/article.php3?id_article=100431

(6) http://www.sciences-po.fr/formation/master_scpo/mentions/journalisme/index.htm

(7) Enfin une bonne nouvelle.

(8) Liane blonde probablement d'origine scandinave qui est à l'art dramatique ce que Charlie Oleg est à la musique contemporaine.

mercredi 28 mai 2008

Résection du réseau


Chain saw for bone resection (1)




Pour avoir la chance de cotiser 41,3 ans pour le fonds "bas de contension, déambulateurs et camomille", il convient au préalable d'activer autour de soi ce que les conseillers en emploi(s- qui restent) appellent (de leurs voeux) les "réseaux". Toute personne vaguement asociale demande dans un mouvement d'ignorance crasse (ou de gai non savoir) ce que la constitution d'un "réseau" veut dire.

Sélection sémantique parmi les sept principales significations du terme "réseau" dans le short Bob illustré:

Réseau: 1.Tissu à mailles très larges; filet.
2. électron. Ensemble d'éléments passifs ou actifs interconnectés formant des mailles et des noeuds.
3. zool. Bonnet (2) des ruminants.

Le réseau, c'est ce qui permet au funambule unijambiste de conserver son dernier moignon si celui-ci décide de se désolidariser du fil. Si je tombe, la maille sera réceptive.

Le réseau, ce sont les "actifs" en cordée qui fournissent l'escabeau et les tie-wraps.(3)

Le réseau, la digestion des boeufs.

Aujourd'hui, on ne peut même plus entrer par soi-même dans le royaume enchanté de l'esclavage salarié . Les tiers intronisent. Ils "témoignent". D'ailleurs ils ne sont plus ce qui sert traditionnellement à faire entrer l'air dans le trombone, mais ils sont devenus des membres actifs du "réseau". Notons qu'ils agissent toujours dans le domaine du brassage d'air mais ils produisent aujourd'hui une tout autre musique. Personnalisée, profitable. Désormais, on ne dira plus "c'est du piston", mais "le réseau a bien fonctionné". Tut tut tut. La prochaine fois qu'un cabinet de "RH" vous appelle (après trois mois d'attente et de mails de type "malgré l'excellence de votre CV (qu'on a pas lu d'ailleurs)...") je conseille chaleureusement aux "demandeurs" de se pointer avec un tuba. Mieux : fournissez-vous au préalable à la mercerie du coin en rubans et autres attaches soyeuses et confectionnez une installation portative, type tubas ou trompettes mêlés. Du vent, des pistons, ton avenir est prometteur.





Dans la ladrerie, un lacis de cons s'épuise les phalanges grumeleuses sur l'euphonium ventilé.




(1) Idée pour tous ceux qui pourraient disposer d'une arrière-boutique, d'une remise ou de n'importe quel cagibi pouvant faire office d'atelier de tut-tut-tut "création" : enchevêtrement de scies mécaniques médicales old school et légende de type "Résection du réseau/ réseau de résection". Autour de cette idée, boeuf en coupe : représentation de l'appareil digestif faisant apparaître le "bonnet" (estomac) : des petits personnages insérés dans un bonnet unique/appareil de digestion.

(2) L'herbivore dispose généralement d'une coiffe en laine de yack, non, mais d'un bonnet assurément; "bonnet" -you don't care and you're damn right- c'est le "second estomac des ruminants" (le Bob dixit).

(3) Hey les monades reliées, que vous trustiez les salons feutrés des ressources humaines ou les manifs very open-minded, vos examens de passage, votre capacité de jauge minutieuse participe du même "esprit" réseauté.

jeudi 24 avril 2008

Sic(k) - Part I





On pense toujours que le flot de conneries traditionnelles auxquelles nous ont habitués les "détenteurs du monopole de la violence physique légitime" (ou ceux qui, en Marceau Armani, miment depuis leur circonscription tramplin, une lutte féroce pour la détention de ce monopole), on pense donc que ce flot ininterrompu connaîtra peut-être un jour, par chance, une suspension temporaire. Ce soir, il n'y eut aucune suspension, juste de quoi se rappeler que le régent lilliputien n'est toujours pas en phase terminale (1) mais poursuit avec panache sa "mission" de croque-mort élyséen.

Une entrevue avec le président donc. Quelques minutes avant le début de cette causerie retransmise notamment sur les principales chaînes de télévision libres et indépendantes, France Info qui s'est joint également à la diffusion de cet intermède comique a eu la bonne idée d'inviter sur son antenne un énième spécialiste de la communication politique : en gros, réjouissez-vous bande de crustacés ogéèmisés, l'Empereur "rentre dans le rang" (sic) puisqu'il initie un nouveau mode d'entretien politique : dorénavant, ce ne sont plus simplement deux journaleux qui lui tiendront le crachoir mais cinq à la queue-leu-leu. Fin de la rupture formelle.

20h01: un commentateur de la radio libre précise que cela fait "deux semaines que le président travaille cet entretien", qu'il "s'imprègne des fiches de ses collaborateurs", et qu'il réalise un "training" (sic) avec lesdites endives courtisanes qui s'ingénient à faire de toute contestation possible une simple "incompréhension" des réformes "nécessaires" en cours. Non seulement le président fait de terribles efforts préparatoires mais en plus il a invité la team journaliste dans la "salle des fêtes" du Palais. Et comme dans la République tout est finalement histoire de cirage, le commentateur précise, dans un troublant souci informatif, que le plancher qui accueille le prince et ses porte-micros est en fait un "sol design" (sic). La cire d'abeille comme introduction à l'analyse politique qui n'a pas peur de rayer le plancher, elle.


Acte I


20h15: la voix de David Pujadas ouvre le bal muselé. Il est question de la "culture du résultat" du präsident. "La France était un peu endormie depuis 25 ans (...) avant, le pays était en première division (sic)" et maintenant elle rame dans un sous championnat picard en gros, la personne de petite taille dixit. (2) Sur le mode bilan après un an de grand n'importe quoi qui en fait est plus que formidable, N.S. explique qu'il veut toujours "réhabiliter le travail", agir pour ses "compatriotes" qu'il veut "protéger". La preuve, il poursuit sur l'instauration de la franchise médicale, qui, selon lui, "bouscule les conservatismes". Un conservateur, c'est à l'entendre, un connard qui a pas envie de s'endetter pour se faire changer sa perf'. Toujours dans le domaine protégeons les plus faibles dans des dispensaires, le discours de légitimation de la franchise médicale est assez grandiose. En gros, dès que le sieur Sarkozy est dans une posture assez minable (ce qui arrive assez souvent), il va chercher loin dans ce qui fait la grandeur de tout être humain, à savoir le recours systématique au pathos.
La franchise médicale? Un potluck pour les grabataires alzheimerisés et les gentils "cancéreux en phase terminale, les malheureux" (sic). Les pauvres qui contestent sont des sans coeur quoi.

Quand il s'agit de discours de légitimation de lois iniques sur le mode pathos à fond les manettes, N.S. en rajoute généralement une couche avec le traditionnel "si les Français n'ont pas apprécié..." "c'est parce que nous n'avons pas assez expliqué les réformes" (sic). Evidemment, en filigrane "si vous êtes dans la rue c'est parce que (roulement de tambour) vous n'avez pas compris". Le grand classique des grèves de 95 sous Juppé et plus généralement de tous les discours post contestation produits par les élus du peuple. Faisons preuve de pé-da-go-gie. Nous savons ce qui est juste pour vous, mais cons comme vous êtes, vous ne le savez pas encore. Sarkozy, président maïeutique.

Donc, pour résumer le bilan, vive le travail, vive le pathos et surtout vive moi, because être président, c'est "une des fonctions les plus difficiles" (surtout quand on a augmenté son salaire de 140% dès son arrivée au Palais.)

Le sieur Pujadas se risque à poser une question sur le "théâtre médiatique" qui entoure (que crée?) der Präsident, ce à quoi l'intéressé répond : "il faut toujours être à l'écoute" (d'Europe 1 ?) (3) Toujours être à l'écoute des chômeurs par exemple qui visiblement seraient de moins en moins nombreux en France puisque toujours selon l'écouteur de l'Elysée, il y aurait 200 000 chômeurs de moins. Ce qui est toujours fabuleux avec le discours chiffré, c'est qu'il permet à son producteur de raconter à peu près n'importe quoi sur n'importe quel sujet. On peut remarquer quand même que N.S. ne s'est pas trop mouillé non plus en disant cela, puisque, en effet, 200 000 chômeurs "en moins", ce ne sont pas 200 000 personnes qui ont retrouvé un emploi. Dans un moment de lucidité, l'imposteur parvient toujours à fixer des limites à ses petites duperies. Pas trop grosses, jouable. Car, si le président s'y connaît bien en matière de radiations (cf. (1) ), il en est d'autres qu'il se garde bien d'évoquer, notamment quand elles prennent place non pas au pavillon des métastases de Villejuif mais aux Assedic de partout ailleurs.

Quasi fin de l'introduction sur sol design. Pujadas demande en toute candeur si Nico a "changé". Réponse autour de la "fonction présidentielle" sur le mode de la pseudo affliction maîtrisée : "c'est une charge si lourde"...et étaye ses propos de forçat en Rolex grâce à la croisière qui s'est amusée un jour pas très loin de la marina de Mogadiscio : le Capitaine Stubbing (4) kidnappé par des "pirates" somaliens en sweat Nike lui fait dire qu'il "avai(t) sur (s)es épaules des otages". Notons qu'il n'est pas le premier à capitaliser sur la Corne d'Afrique. Transubstantiation du riz en otage.










(1) A la différence de ces "malheureux cancéreux en phase t..." (sic) - N.S. dixit- qui, à défaut de faire gagner "un point de croissance" à la patrie because coincés quelque part entre les cathéters et les étoiles filantes gamma, permettent au moins au monarque de justifier l'instauration de la franchise médicale. Un cancéreux peut être et sondé et instrumentalisé. La science (politique) avance.

(2) Le président ayant développé tout au long de cet entretien un discours dont le pathos n'a d'égal que sa propension manifeste pour le plaqué or et le travail libérateur, je me permets de faire preuve moi-aussi d'un peu de pudeur et de respect mielleux pour sa personne aux proportions des plus intéressantes.

(3) Quand Elkabbach taquine le prompteur pour annoncer la mort de l'ex grimpeur fanfaron de la Roche de Solutré passé grand admirateur de l'ère sarkozyste. Oui, Pascal Sevran is born to be (still) alive.

(4) Rappelez-vous, ce grand chauve en short blanc cassé qui déambulait dans les années 80 sur le pont en teck plastique d'un paquebot hollywoodien...

vendredi 11 avril 2008

De l'éthylo-solubilité du porc?







"Ces policiers noyés sous la pression : Santé : Près de Tours, un centre accueille les gardiens de la paix alcoolo-dépendants." (1) Article paru aujourd'hui dans le très combatif "Libération" sous la plume affûtée aux onguents d'un énième maquisard du XIème qui nous révèle l'existence d'un centre de traitement pour uniformes cirrhotiques.

First, on pourra s'étonner de l'omission du point d'exclamation après le mot "santé" introduisant le sous-titre de cet article des plus délicieux en matière de pathos policier. Et puisqu'il est de rigueur de citer les "bonnes feuilles" des bouquins, je propose de citer les joyeux substrats merdiques publiés dans la presse quotidienne:

"Désormais, on compte en nuitées , explique Chantal Mézière, la directrice. L’an dernier, nous avons réalisé 20 400 nuitées, soit un taux d’occupation proche de 100 %. Nous sommes en train d’étudier la possibilité d’augmenter la capacité d’accueil, car nous ne pouvons pas satisfaire à toutes les demandes.»

Puisque la France, pays de branques situé quelque part entre le néant et le vide, connaît une décélération de son activité économique et que la police se spécialise dans la cirrhose, pourquoi ne pas suggérer la création d'une nouvelle niche dans l'industrie du tourisme post-viticole? Les hôteliers bretons qui nous les cassent quand les "Aoûtiens" préfèrent aux embruns de Kernéant les chouchous d'une plage sudiste aux effluves Garnier, devraient relire avec attention les articles de Libé: investissez dans le flic, à la différence du soleil qui ne se lèvera peut-être pas demain, l'alcoolisme dans les fourgons sera toujours fidèle au poste. Et toujours à propos du "taux d'occupation" exceptionnel révélé par la directrice sommelière, il y en a un qui lui ne connaît aucun changement, ni amélioration, c'est celui de l'autre château en ruines dans lequel officient les supposés dépressifs des services de l'ordre. (2) Avis à tous les casse-couilles alcoolo: oubliez l'histologie, entrez dans la confrérie des bouilleurs de cru bleu horizon.


"Après deux semaines au château et une semaine de sevrage à l’hôpital, Patrick retrouve ses repères et «un peu d’humanité.»

Doit-on comprendre que le stage "police/sevrage 2008" comprend des activités de plein air de type "tir à l'arc pour retrouver tes repères" ? Les repères, ce sont pour les CRS les S.O. des partenaires sociaux. Bernard Thibault a délaissé le stand merguez pour repeindre la cible. Entre brassards, on balise l'espace. S'agissant du peu d'humanité retrouvé dans l'aile droite de la bâtisse, les concierges ont dû laisser traîner un coin de journal pour permettre aux pensionnaires d'astiquer leurs rangeos.


"La cirrhose est une maladie chronique du foie dans laquelle l'architecture hépatique est bouleversée de manière diffuse par une destruction des cellules du foie (hépatocytes), suivie de lésions de fibrose alternant avec des plages de régénération cellulaire qui ne respectent plus l'organisation initiale lobulaire." (3)

Puisqu'il est question d'alcoolisme et de l' "architecture hépatique" bouleversée des gardiens de la "paix", pourriez-vous de grâce chers futurs macchabées humanistes ne plus accorder le privilège de vos viscères rosées aux rougeauds matraqueurs sur liste d'attente? (4)

Bien que l'article de Libé ne soit pas un sommet de sarcasmes à l'encontre de ceux qui forment généralement des cordons qui réussiront peut-être un jour à les asphyxier, c'est quand même l'une des rares (trop) rares fois où l'on entend simplement parler d'alcoolisme patenté chez les flics. Etrangement, quand un communicant de Libé ou autres prend son Vélib' pour s'encanailler le Pashmina en manif', le compte-rendu est toujours le même: des sauvageons picolent (5) et c'est bien fait pour leur gueule de se la faire éclater par des flics biens qui ne font que leur boulot, quoâ. Pour une fois que les communicants substituent à leur intérêt des caves périphériques les caves des commissariats centraux... Champagne. (6)

Puisque Libé a la décence d'aborder la très pénible question des noyades affectives parmi les flics, il y en a d'autres, moins situées dans l'affect, plus profondément inscrites dans la vase, qu'on ne traite pas dans des châteaux tourangeaux.

Bavure:


"1. TECHN. Trace, saillie que les joints d'un moule laissent sur l'objet moulé.
2. COUR. Trace d'encre empâtant une écriture, un dessin, une épreuve d'imprimerie.
3. Erreur pratique, abus ayant des conséquences fâcheuses. "Bavure policière. Il y a eu quelques bavures dans cette affaire".

On remarquera le bel effort d'euphémisation réalisé par les rédacteurs du Bob illustré quand il s'agit de fournir quelques exemples à la troisième signification officielle du substantif "bavure". Des "conséquences fâcheuses?" La BAC 94 doit lire finalement, elle doit circonscrire son intérêt pour la lecture terminologique aux illustrations guillerettes du Bob.


Une bavure, c'est une tache de pastis sur un uniforme. Ethylo-soluble. Comme les Maliens dans la Marne au printemps.


Je suis en état d'ébriété, vous êtes en état d'arrestation.











(1) http://www.liberation.fr/actualite/societe/320575.FR.php

(2) Taux d'occupation des prisons françaises (bien supérieur à 100% lui) disponible sur le site de l'Observatoire international des prisons :
http://www.oip.org/le-systeme-penitentiaire/politique-penitentiaire/politique-penitentiaire-rapport-2005.html

(3) Source: Wikipédia.

(4) Bien que l'on fasse par ici bien plus souvent don de son corps à la police qu'à la science.

(5) Oublié le journal (Le Monde ou Libé) dans lequel cet article est paru il y a quelques semaines, une seule chose dont mon lobe droit parvient à se souvenir: les bières avaient été "préalablement vidées" (sic) par les manifestants.

(6) A propos de la communication "interactive" choisie par Libération sur son site web, je note que le commentaire que j'ai tenté de laisser à la suite dudit article a été refusé par le "modérateur" de la tribune libre. Bizarrement, les commentaires qui ont été autorisés sont une sorte de long râle en l'hommage de ces malheureux qui, à en lire certains, ont été enrôlés de force dans les brigades spéciales. Un p'tit commentaire pour la route d'une "citoyenne" (sic) virtuose dans le pathos fliqué: "méconnaissance: Ce n'est pas de l'indifférence dont sont victimes ces policiers, c'est de la méconnaissance. Un jour viendra où le stress du métier de policier sera reconnu comme une cause de souffrance, qui se manifeste par l'alcoolisme ou par d'autres symptomes selon les personnes, ce jour là, il y aura des procédure d'encadrement psychologique digne de ce nom et les policiers seront moins exposés à cette souffrance (...)"

Libération, ton style incisif, tes prises de position ô combien courageuses dans ce monde farceur. Libération, je t'en prie, censure-nous encore à coup de glucose barbelé.

dimanche 6 avril 2008

Hortefeux-de-camps (de "rétention") dans un univers (de merde) en expansion






Olivier a un peu grossi. Il remonte le trottoir, avenue des Gobelins, "encapuchonné", accompagné de deux-trois léoniens.

Place d'Italie, 14 heures, samedi 5 avril.

Point de rencontre pour la manifestation contre les expulsions, les rafles, tout ce qui peut incarner le "droit-de-l'hommisme" le Nain dixit. Sur place, à peu près personne, hormis les partenaires très sociaux de Laurence Parisot : la CGT (et ses jolis drapeaux) s'agitent dans un coin, RESF sur un autre coin de la place d'It', la FASTI (Fédération des Associations de Solidarité avec les Travailleurs Immigrés), Droits devant, la LCR et le PC frétillent à côté. La CNT a sorti ses traditionnels drapeaux bicolores, les autonomes ont investi dans le monochrome.

Place d'Italie, avenue des Gobelins.

L'immondice hissée sur le truck de la CGT est dégonflée quand l'animateur de son toit aperçoit, elle-aussi hissée, une banderole plus autonome, entre deux arbres de l'avenue. Quelques fumis indiquent l'obstacle aérien, mais les MC de la CGT parviennent à faire passer le combi-corbi' ; l'air du boudin plastiqué cégétiste est expurgé, faut dire qu'en matière de dégonflage, on s'y connaît à la CGT.


Rue Claude Bernard.

Entrée dans le 5ème arrondissement, ses façades lissées, ses écoles illustres où se reproduisent les grands hommes. Moins illustres et plus susceptibles d'irriter la patrie (non) reconnaissante, des autonomes sortent une bannière "destruction des centres de rétention"; ça dépote un peu plus que les formulations très courtoises généralement refourguées dans les manifs. Certes, nous sommes tous des enfants d'immigrés, il n'empêche que ce n'est pas le dévoilement de nos origines encadré par deux C-15 de la section Maine-et-Loire de la CGT qui changera grand chose aux politiques d'expulsions. La bienséance, voie royale du changement social.

C'est ce que devait également penser le postman évoqué plus haut. Il gambade gaiement sur le trottoir de l'avenue, à la recherche du temps que perdra peut-être (ou pas) son service d'ordre quand des non encartés auront la bonne idée de les doubler. Once again, le trotskysme bouffi, à contre-sens de la rue et de l'Histoire.

Rue d'Assas.

Rue parisienne longeant le Luxembourg où l'on apprend aux jeunes générations (d'héritiers méchés) le droit. Un caricaturiste de la bourgeoisie française pourrait y connaître les affres du priapisme observationnel. La droite française y fait son droit, la jeunesse rance y fait ses classes. Puisqu'il est question de "séparer le bon grain de l'ivraie" en matière d'identité nationale et que l'Institut Catholique est un haut lieu de désobéissance civile, les fumigènes allumés dans la rue par tous ceux qui ont eu la bonne idée de s'exclure de toute forme d'organisation "crédible et familiale" emplissent l'air et la rue, les "libérez nos camarades" leur font écho. Le seul rouge qui vaille (en manif et ailleurs), exception faite de l'aspect liquoreux de la chose, c'est bien les tubes à étincelles qui, hors des mains des footballeux-friendly, peuvent faire de la très ténesmique rue d'Assas une joyeuse maison close.


Angle boulevard Raspail, rue de Sèvres.

Loin, très loin du tintinnabulement des clochettes d'argent, le craquement sourd des fenêtres fracassées. Le modèle Porsche décapotable (toit fermé, toutes fenêtres ouvertes) stationné devant le Lutétia apparaît grâce ses concepteurs qui ont substitué au Rotring le burin.

Vous connaissez la théorie de l'expansion de l'univers? Les galaxies s'éloignent les unes des autres. Par extension, les connexions synaptiques se dilatent dans un ordre de grandeur qui est inversement proportionnel du nombre d'entrées "légales" sur le sol français. "Du point de vue observationnel l'expansion se traduit par une augmentation de la longueur d'onde de la lumière dans le spectre des galaxies : c'est le décalage vers le rouge." (1) Exact. Boulevard Raspail, un peu plus au Nord de la rue de Sèvres, les gaz utilisés par le service d'ordre de la LCR contre des autonomes qui tentaient de les dépasser connaissent également une réelle expansion.


............


Post-dispersion à l'angle du boulevard Raspail et de la rue de Grenelle. (2)


A propos des échanges sur Indymedia relatifs aux "heurts" entre le service d'ordre de la LCR et les autonomes: à en lire certains, si la Marne est peuplée de poissons tout aussi morts que les Maliens qu'on y trouve en période printanière, c'est parce que les Black blocs ont infiltré le poste de contrôle des écluses. Breaking news: les black blocs sont aussi responsables de l'encadrement on board des sans-papiers sur les vols France/Afrique.







(1) Source: Wikipédia.

(2) En remontant le boulevard Raspail, outre les CRS qui se déploient "pour sécuriser le quartier" (sic- lancé place Le Corbusier par un sous-chef puant le pastaga et la crétinerie mêlés), un fourgon d'I-Télé. Sorte de néo-combi en mieux qui a connu quelques travaux d'aménagement: inclusion de fenêtres à viseurs. Puisque le journalisme à la française est fondamentalement combatif et qu'il est une douloureuse (et permanente) remise en cause du pouvoir politique en place, certains ont dû estimer qu'il serait juste de mettre en conformité la tôle et le fond: l'objektiv-mobile fut agrémentée de quelques meurtrières.




Sculpture "inaugurale" d' Alain Vuillemet, intitulée "Trou noir" (nécessaire dans un univers gazé/barré de rouge léonien)

mercredi 2 avril 2008

De la solidarité dans les trains (d'atterrissage)

Le regroupement familial très en vogue à Berlin





Ministère de l'immigration, de l'intégration, de l'identité nationale et du développement solidaire.

Quand on présentera les consignes de sécurité sur le vol Paris/Tiers-Monde, doit-on, en qualité de passager spécial invité par le ministère sur son compte Miles Air France Frequence Plus, se boucher les oreilles avec de la mie de pain histoire de ne pas savoir où se trouvent les issues de secours? A quoi bon lire (i.e. apercevoir de loin le fascicule planqué dans le filet entre les jambes entravées et le dos plaqué au siège 2F -allée centrale- par deux accompagnateurs en uniformes bleu marine) ce qui de toutes façons ne servira pas franchement à grand chose? En vol, pas la peine d'écouter la merde hollywoodienne pour se divertir, il suffira d'essayer d'enfiler le gilet de sauvetage "situé sous votre siège", les poignets délicatement glissés dans des anneaux métalliques. En cas de dépressurisation de l'appareil, on pourra considérer que l'étouffement sera équitablement partagé.


Le tour-opérateur situé au 101, rue de Grenelle, ne fait plus dans le "co-développement", mais a décidé d'investir depuis peu dans le "développement solidaire". Le co-développement, c'était le renforcement du trafic sur le couloir aérien Paris/Barbarland.

Le développement solidaire, c'est la possibilité pour les sous-produits du colonialisme de voyager aux frais de la princesse Hortefeux dans une soute à bagages ventilée. La solidarité entre les peuples, la rencontre entre deux turbulences des exploités et de leurs exploiteurs, la possibilité de se soustraire au "check in" réglementaire. Un gain de temps à la porte d'embarquement, de la rationalité dans le transport aérien.

L'association internationale du transport aérien (IATA pour les Brits) a omis de mentionner dans son rapport d'activité annuel la définition qui suit du Robert et du Brice associés: "solidaire": "(4) Se dit de pièces liées dans un même mouvement par contact direct, par engrenage ou par intermédiaire." That's damn right, Sir. Le contact est direct, très direct entre le crew Air Identität NaZionale et ses passagers involontaires; dans le sens Reste-du-Monde/Paris, le nègre sert à la transmission du mouvement de rotation dans les trains d'atterrissage. Il participe lui aussi au développement solidaire de la planète.

Le grand théoricien de la solidarité internationale a publié il y a quelque temps un ouvrage intitulé "Jardin à la française, plaidoyer pour une République de proximité". Quand on sait que "le jardin à la française ou jardin classique est un jardin à ambition esthétique et symbolique. (qu') il porte à son apogée l'art de corriger la nature pour y imposer la symétrie (et qu') il exprime le désir d'exalter dans le végétal le triomphe de l'ordre sur le désordre, de la culture sur la nature sauvage, du réfléchi sur le spontané." et que la proximité, c'est en gros le rapprochement entre deux flics et un sans-papier, on peut imaginer facilement la dose d'humanisme vibrant contenue dans ces pages.

Le triomphe de la culture sur la nature sauvage, le triomphe des ceintures de sécurité sur les vols France/Afrique. Captain Hortefeux (de-joie-à-Roissy) speaking.


Welcome on board, restons solidaires.