mardi 5 mai 2009

Titille-moi le cachemire, Sylvie-Pierre...






Retour de week end sur les ondes de France Info. Un lundi matin aussi inspiré qu'un bi-valve sous Atarax. Sylvie Pierre-Brossolette du Point (1) et Laurent Joffrin de Libération (2) prennent place dans les causeuses pour le "duel du jour". (3) Pour se faire une idée de ce que le mot "duel" veut dire ici, il suffit d'imaginer quelque chose qui participerait du même degré de violence qu'une balle aux prisonniers sous un préau de neurasthéniques.

Le "duel", ce serait l'affrontement cruel de deux pandas pourvus de sabres en plastique, à peine un fleuret, tout juste un appel téléphonique entre deux retraités en thalasso ("Anglet ou Roscoff, rahhh"). Frémis auditeur, le duel s'en vient.

A 10 heures sous le grand chêne. Vous avez le choix de la verveine.

Activation du dysfonctionnement de l'appareil phonatoire.

Retour sur les manifs du 1er mai. Laurent Joffrin perçoit la possible dissociation de ce que l'on appelle "la base" avec les directions des syndicats. En gros, "il faut" que les syndicats deviennent ce qu'ils sont : des bas de contention de la révolte, des anti-inflammatoires en suppôt, qu'ils fassent fonctionner à plein leur capacité dissolvante.

Les syndicats sont devenus "populaires" (de par leur "union" lors de la manif) "et ils doivent le rester", SP-B dixit. L'intervention/prescription de madame est ponctuée par deux trois gloussements qui feraient presque tanguer la porcelaine dans les chaumières. Oui, parce que les séquestrations tout ça à l'initiative des "bases", ça taquine l'ulcère-to-be des boss (et celui de SP-B). Ca pouffe doucement dans le mike. Illustration :

"le gouvernement, il a déjà donné pas mal"
C'est un tort, l'OS ne perçoit que trop peu la valeur d'une cacahuète dans le fondement.

"et ce ne sont pas les entreprises, mal en point comme elles sont ce moment (...) qui peuvent lâcher beaucoup de lest sur le plan salarial"
En revanche, s'il est bien quelque chose que les entreprises savent "lâcher", ce n'est pas tant ledit "lest", mais plus les gueux qui s'y affairent.


On continue gaiement dans le concours "gardiens du statu quo 2009 dans le poste public". Numéro de claquettes du participant Joffrin :

"Bernard Thibault et François Chérèque font preuve d'un esprit de responsabilité remarquable".
Here you go Lolo, hisser un boudin gonflable au-dessus d'un énième C-15 n'aura jamais autant fait trembler le bourgeois.



L'escrimeuse et son armure en toile de Jouy poursuivent dans la lancée :
La CGT peut "bordurer (sic) SUD (et) tenir les actions syndicales dans quelque chose de correct, qui ne déborde pas (...) (afin d') exister par rapport aux plus extrémistes."
Nous y voilà, le joli, le souci cosmétique dans le combat, le nécessaire cordon tendu par les directions syndicales pour que le "retour à la normale" s'opère joyeusement, les S.O. de la cégét' qui balancent du "casseur" aux flics... Madame la Marquise autorise entre 13h et 13h30 son équipée à quémander de nouvelles chausses auprès de l'intendant général, si tout ceci s'effectue en silence et en rang. Bien à vous manants.



Dans la même (ver)veine, Laurent le Hardi sent bien qu'il existe une "possible radicalisation de la contestation" si les syndicats ne distribuent pas des guimauves à leur "base" et si le gouvernement "n'agit pas en synergie avec les partenaires sociaux" (4). Car il y a selon lui:


" un risque d'insurrection... ce que je ne souhaite évidemment pas."
Vois-tu Laurent, je crois que l'utilisation que tu fais de cet adverbe ressemble comme qui dirait à un pléonasme de ta part. A ce rythme de croisière, nous hésitons entre miss et première dauphine.



Pendant ce temps, la toute molle quoique pincée Brossolette astique son épée en coton d'Egypte. Le flegme et le rictus nerveux enfin réunis.

Ca acquiesce entre bourgeois de la presse, la journaliste Céline Bayt-Darcour assurant à merveille sa fonction de passe-micros rémunérée. Sylvie Pierre-Brossolette enfile son costume de Nostradamus de bon ton :

"de toute façon, il n'y aura pas d'insurrection en France". Blam. (5)

Sylvie Pierre, ô toi et ton nom de maraîchère sudiste (6), songes-tu en ta qualité de gardienne du statu quo que tu prends bien soin d'omettre, songes-tu donc à la douce alliance de la pharmacopée et de la politique ? Quitte à faire bon usage de ta parole que tu souhaiterais performative, je te suggère d'y adjoindre des colis de valium à destination de la populasse. R'sers nous don' du sirop mamie !




Le 1er mai, "on" s'acharne sur des gorets enrhumés. Le 4, "on" s'affronte en duel. Classe.



Comment dit-on "détourner" en mexicain ?










(1) Plus du Siècle que du Point d'ailleurs. Voir à ce propos la petite fiche consacrée à ce "cercle" sur Wikipédia. Journalisme indépendant quand tu nous tiens ...


(2) Poursuite de l'éclat de rire online : la note du dico à ce sujet laisse rêveur : "Positionné à l'extrême-gauche à ses débuts..."
Et surtout, surtout, oui, raclons nous aussi les bas fonds, on peut lire ici quelque chose d'assez prodigieux, à savoir l'état civil officiel de Lolo : la section blagues du magasin de farces et attrapes n'est qu'un sombre cagibis face à "cela". Le directeur de publication de Libération s'appelle Laurent Mouchard. Ô existence, ô filiation, ô hasard, je vous aime.


(3) Rien de mieux que l'écoute de cette farce pour s'encrasser les conduits auditifs gratis.


(4) Point les mots de Jojo, mais une reformulation de l'habituel potage tiède qui connaît une réédition permanente en ces temps de "dialogue nécessaire".


(5) Après le Point Godwin et Le Point tout court, je suggère la création ad hoc du Point Vieille Peau. Quand mamie estimera dans sa veste en loden que l'exercice de l'échafaud a autant de chances de s'actualiser que l'attribution du Pulitzer à Danièle Evenou, on pourra définitivement clore le "débat".


(6) Exercice : répéter en boucle "Sylvie Pierre-Brossolette" et faire fonctionner en soi les associations d'idées. Ce nom n'est pas sans évoquer une bibliothécaire d'un lycée public, dite chez moi "la dame du CDI" - spécialiste ici de l'oeuvre d'Alain Minc enfin disponible en Pléiade. (fin de la parenthèse de l'ex nerd nostalgique)


4 commentaires:

wesh, bien ou bien ??? a dit…

Scoop, en fait le nom officiel du oaternel était Jean-Pierre Poukave, mais celui-ci a préféré changer en Mouchard, moins connoté...

Antimollusques a dit…

Si vous avez l'occasion de traîner vos guêtres dans le IIIème arrondissement de notre Kapital, je vous saurais gré de lancer à mon héros de la presse quotidienne un "balance une info, gros !" de ma part.

La Bureautière a dit…

L'ulcère to be est déjà bien avancé depuis que, horreur de l'horreur, mais que fait la Cour européenne des droits de l'homme lorsqu'elle est en présence d'un véritable acte de torture, de méchants salariés ont obligé un patron à bouffer à la cantine...
Figaro-ci, Figaro-là...

Antimollusques a dit…

Je ne puis en pareil cas m'empêcher de me demander : "mais que fait Pierre Hermé?"

Vous savez bien pourtant, chère demoiselle, que je milite activement pour un pont aérien Petrossian vers Clairoix.

Activons nos réseaux de la Madeleine. Et vive le(s)(Romanée)Conti !