lundi 13 avril 2009

On n'oublie pas sa cravate de rechange.





Nous avons entrevu jeudi 9 avril le douloureux travail de pé-da-go-gie que doivent entreprendre nos élites économiques auprès des petits-qui-les-prennent-en-otages, grâce à l'entremise du sémillant Libération (-du-Capital). Le même jour, le Figarô allait promener ses feutres et ses recorders chez un autre expert en "mutations d'entreprise" (sic). Extraits :



"Séquestration des patrons : comment y faire face ?" (1)

"Xavier Tedeschi est dirigeant d'Horemis, une société d'accompagnement managérial, social et humain des mutations d'entreprise. Depuis vingt ans, il conseille les dirigeants de société pour les aider à gérer au mieux les projets de restructuration de leur entreprise." ("restructuration" qui va bien au-delà du remplacement du pot-à-crayons par des feutres lasers...)


"Soigner la communication

La formation dure une demi-journée. Il faut déjà sensibiliser les chefs d'entreprise à la communication d'annonce du projet de restructuration de la société. «Nous les préparons à avoir une communication pédagogique claire car une crise sociale part souvent d'une incompréhension entre le patron et les salariés», explique Xavier Tedeschi. En effet, le chef d'entreprise néglige parfois les premiers signes de tension et pour justifier son projet de redéploiement, il a souvent recours à une raison extérieure, pas toujours justifiée dans leur cas - ‘ce n'est pas ma faute, c'est la conjoncture économique' - ce qui exacerbe davantage les rancoeurs des salariés. Les dirigeants doivent ainsi impérativement apprendre à décrypter cette montée en puissance de la grogne pour réussir à désamorcer le conflit.

Être préparé psychologiquement

«Nous ajustons nos méthodes en fonction des membres de l'équipe dirigeante. Pour certains, nous mettrons davantage l'accent sur le soutien psychologique», précise Xavier Tedeschi. Car les séquestrations peuvent laisser des traces. Comme pour les quatre cadres de l'usine Caterpillar à Grenoble, retenus par des salariés pendant vingt-quatre heures. Ils ont été privés de téléphone fixe et de portable et ont été victimes d'intimidations. A la fin de la séquestration, les quatre dirigeants sont sortis sous les crachats et les huées. D'un point de vue psychologique, «c'est une situation d'une violence extrême», reconnaît Gilles Verrier, directeur d'Identité RH, une société de conseil en ressources humaines. «La séquestration est la réponse extrême des salariés face à leur désespoir. On sait quand cela commence mais on ne sait pas quand cette situation va prendre fin». Cependant toutes les séquestrations ne sont pas aussi radicales. Pour François Hallai, médiateur en charge de régler le conflit entre les salariés et la direction de l'Imprimerie Nationale, «cela s'est passé sans violence». «Nous avons continué à discuter et à négocier avec les salariés donc cela n'a duré que quelques heures». Mais même lorsque ces situations se produisent sans complication, un traumatisme peut toujours se produire. «Tout dépend si on est préparé ou pas à vivre ce genre de chose», poursuit François Hallai.

Avoir son kit de survie

Enfin, Horemis propose également à ses clients d'avoir toujours un «kit de survie» dans leur bureau. Il contiendra des effets personnels de rechange (chemise, cravate etc) et une trousse de toilette (rasoir, brosse à dent etc). Mais aussi «un deuxième téléphone portable avec un numéro masqué, dans lequel seront enregistrés des numéros utiles comme celui de la famille, de la préfecture ou de la gendarmerie afin de les avertir au plus vite de la situation», poursuit le dirigeant de la société de conseils. De quoi faire face au moins à une nuit de séquestration." (2)



Amis riches, tous à Varennes !

Remember juin 91 :


" L'Intendant de Tedeschi nous fait signe depuis la guerite. N'ayant point encore cédé à l'égarement des factieux, les laquais déposent à la hâte malles et Palm.

(...)

La nuit est difficile. Coups de pied dans les portes. Musique révolutionnaire. Rap." (3)






Il faut toujours un kit de survie pour un agréable retour aux Tuileries.










(1) : Militons pour la réintroduction des ponts-levis.

(2) : L'italique correspond à l'enclenchement de la fonction "vibrato".

(3) in "Le malaise des cadres de Scapa séquestrés dans l'Ain" daté du 9 avril, le Figaro.

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