mercredi 26 mars 2008

Helminthique (à base inerte)





Car le médiocre infiltre tout.

Le patron de droite cesse toute collaboration avec ses partenaires pour cause d'improductivité et/ou de comportements asociaux, le patron de gauche introduit le management de fin de vie servile sur le mode new age. Mains tatouées au henné (souvenir du kit Fram- Marrakech 97), il convoque le "décalage, tu vois" et ton intellectualisme de misfit (condamnation qu'il partage d'ailleurs avec celui qu'il est de bon ton de conchier gentiment à table, type le Nain agissant) pour te dégager entre deux splifs.

Car, aujourd'hui, il ne suffit plus de "bien faire son boulot" (i.e. pratiquer l'autocensure systématique avec les crevures détenant quelque pouvoir politique, économique ou symbolique; terminer la mission sans roter de la vodka/pomme à la face de celui qui s'imagine être "à la tête d'une structure horizontale"), il faut être "cool". Très cool. Etre à la fois positif dans la lose, chaleureux avec les co-enchaînés volontaires trimant pour trois cents -pas KF- balles, oui; and above all, pratiquer dans ta panoplie couleur l'écoute, l'écoute attentive des conseils du mois du boss à vie. Par exemple, la vieille merde pré-ménopausée à qui tu expliques que, oui, "dessert" c'est bien deux "S" et un "E" sans accent car le redoublement de consonnes and so on...et qui te claque "j'ai pas besoin de savoir ça, j'ai fait hypokhâgne et khâgne" (après avoir émis quelques doutes sur tes capacités orthographiques). Puisse sa trachée-artère de sur(e)merde s'enliser dans le pudding.

Il invoque (pour te virer) des "problèmes de communication" après t'avoir expliqué dans sa grande mansuétude de boss solférinisé que la "fracture sociale", il y croit. Tu te fades une simili explication de texte de type "régurgitation du discours de campagne de Chirac, période 95", il maintient, tu notes. Chez les patrons de gauche, le partage, ça existe, ça existe très bien même avec la droite. Les pages roses du dico remplacées dans un troublant rapprochement chromatique par celles du Figaro Economie.

Un vieux dégueulasse de type psychopathe lunatique entre dans le "bureau".

Il est 10h21 et "ça sent le rat mort". De grâce, mon ami, non, ni rat, ni mort... un parasite, oui, vivant, bien vivant! A moins bien sûr qu'on ait annoncé (enfin) le nouveau statut de macchabée du boss cool. Feux de joie pour tous, je paie ma tournée. Ni fleurs (équitables) ni couronnes (en papier mâché). Si seulement sa tête pouvait valdinguer contre le tableau noir, gling gling elle valse. In front of les alter-courtisans. La Merco black pourra bien faire des haltes devant les Assedic chez qui il a ses entrées, je ferais tourner d'un frôlement la boule à facettes suspendue à l'habitacle. Les bouteilles vidées en ton honneur, chère ordure...ma cirrhose à la gloire de ta cyanose de nouveau-mort. Prost.


Légère brise, le temps est aux gilets.

mardi 25 mars 2008

Du réaménagement de la section découpe





Ceux qui ont encore la chance de savoir ce que le mot optimisme-dans-le-travail-qui-rend-libre veut dire s'imaginent qu'il existe une différence profonde entre un patron de gauche et un patron de droite. Le premier trimballe sa face biotofu-pull-en-yack cool en te traitant comme une merde infantilisée, le second t'infantilise comme une merde dans un complet Burberry. Question de matière. La gauche a introduit dans le patronat -tout en s'y incluant elle-même- ce que l'on appelle le "capitalisme à visage humain" (les ressources humaines tutoyantes) ou l'art de dégraisser en s'en roulant un p'tit.

Dans l'abattoir, les robinetteries en plomb ont été remplacées par de l'or massif. La découpe s'opère grâce à un matériel rutilant, le tout à une température constante de 18° Celsius. Equilibrée, fraîche et permettant à l'organisme de ne connaître aucun ajustement du thermostat interne, situé plus haut au milieu des deux lobes productifs.


Bien que chacun soit parfaitement à sa place, il convient pour le bien-être du collaborateur de se sentir inclus dans une dynamique de groupe qui trouvera sa matérialisation dans des réunions espacées dans le temps et l'espace. Malgré la discorde qui fit rage entre les tenants d'un espace convivial en pin recyclé et les tenants d'un espace convivial en vermeil refondu, la direction est parvenue à trouver un compromis permettant à chacun de se sentir bien, très bien dans la team.

"Respire, évite d'être en décalage". Yes sir. Je signe une décharge, embarque dans le convoi des asthmatiques inaptes à l'épanouissement du collaborateur histoire d'expirer en toute quiétude. Dans la "maison". Chez vous, en vous disant "tu" une dernière fois. Patrons de gauche, grâce à vous, les esclaves connaissent l'orgasme du tutoiement interhiérarchique.

"Par respect des différents cultes, l'abattoir a l'obligation de posséder un piège qui permet de s'orienter vers La Mecque ou vers Jérusalem. (...) Dans le rite halal (culte musulman), l'animal est dirigé vers La Mecque et il est égorgé. Dans le rite Casher (judaïsme), le rabbin dirige l'animal vers Jérusalem (...)."

Détails techniques de côté, on pourra toujours se convaincre que les travaux d'aménagements réalisés dans l'abattoir embelliront l'abattage, l'abattoir aussi esthétique soit-il...


Orienté vers Solférino, le porc ne connaitra plus qu'un vague abattement.

jeudi 20 mars 2008

Au-delà de la famille et de la patrie, le lancer de poids


"Son bras tendu participe du lancer"


Je m'étonnerais toujours de cette capacité développée par cette masse informe que l'on appelle par ici les "gens" de prendre en haute (très haute) considération leur esclavage salarié. Qu'ils passent huit heures à triturer des bigoudis sur le crâne de vieilles rombières dont le décollement de racines n'a d'égal que celui plus intime, d'ordre très neuronal, ou qu'ils récurent le pot de chambre de la MJC Pablo Neruda, ils s'esbaudissent tous sur ce qui leur apparaît comme une condition primordiale de leur "épanouissement personnel".

On entend par ladite expression (largement pompée du peu de lexique dont disposent les sur-laquais des "ressources humaines") la possibilité de s'élever dans l'ordre du système bien éprouvé des maîtres et des esclaves. Se branler dans son cagibi en pensant qu'un jour se substituera à notre statut de sous-merde dirigée celui beaucoup plus enviable de merde dirigeante à moitié. En gros, si je suis aujourd'hui responsable du pot à crayons, je pourrais demain avoir des "responsabilités" encore plus grandes, encore plus folles, des prérogatives de type taille-crayons en sus. Extase dans les couloirs.

On a oublié l'espoir des tabarnacles, on a investi dans la promotion. Le mollusque a ceci de grand qu'il croit toujours que le pieu que l'on utilise pour le harponner n'est en réalité qu'un moyen pour l'élever dans la hiérarchie des serfs. Bien que parfaitement interchangeable, il s'agit encore de penser que je suis aimée dans la "maison".

Car encore faut-il avoir eu le privilège inouï de se faire "recruter". Prenez-moi, fourrez-moi. Je suis sur un banc, dans une salle de sport d'un lycée quelconque, on constitue les "équipes". Un groupe de plus en plus com-pact se forme, le banc se vide, l'humanité se divise alors en deux sous-catégories: les maillots compresseurs et les sweats "fuck off". Le premier s'anonymise dans un grand mouvement de joie séborrhéique, le second aspirerait presque à se dissoudre dans le parquet. Le second incluant les handicapés moteurs et le reste, c'est-à-dire tout ce que la planète peut compter de monades anti-performance, slackers sur les bords revendiqués, sous-merdes au "mauvais esprit" (la maillots team dixit).

La notion de "choix" n'est plus alors qu'un vague concept perdu quelque part entre moi et le panier (trop haut) de basket. les branques en shorts hésitent encore: la jambe de bois ou les supposées capacités motrices d'un furoncle pensant. La face décomposée, tu assistes au parcours hasardeux de la traversée d'un fauteuil vers la "team" choisissante. Militons pour la liquéfaction immédiate.

Well, l'athlète en chef râté (i.e. l'ex dragueur adipeux de l'IUFM de "sport co' ") maugrée, te signifie entre deux blagues puant le bigardisme 90's que tu "te la joues perso". Dix ans plus tard, la "team" est sous-chef dans une boîte de com', le prof perdu dans un bungalow sudiste, tu n'aspires plus qu'à te faufiler dans un vestiaire pour t'approprier enfin le stock de ballons bien durs et bien inutiles (alors) pour rendre grâce enfin aux vertus assassines desdites armes de destruction sphériques. Car, si la "team" de l'époque a "réussi" et qu'elle actualise aujourd'hui ce que tu avais pu percevoir alors (son "potentiel" de "winner" "motivé"), il s'agit maintenant d'effectuer un lancer franc dans leurs gueules de parvenus performants.


Le travail comme le sport. Le sport comme bras gonflé du travail. A 15 ans, intégrer, bien intégrer que le monde est fondamentalement arbitraire (car, sur quoi se fonde la constitution des "équipes", si ce n'est sur la reconnaissance de caractères absolument innés, fruit d'un hasard total entre des gamètes branquignoles de première?). Relax. On s'en branle du lancer de poids. Et c'est pas dans un bac à sable microbien qu'ils devraient atterrir mollement mais bien dans la gueule de ceux qui nous encourageaient à les lancer ces merdes sans nom. L'élévation mon cul.

Calm down. A Pékin, on travaille fort dans le stade olympique.

jeudi 13 mars 2008

De l'absence de récepteur(s)














Maman est en thalasso, papa baise à Madagascar, je m'emmerde, welcome sur la page. Ayant compris depuis bien longtemps que c'est pas d'main la veille que je pousserai des "cuis cuis" béats en suit pastel, j'ai décidé d'investir dans la joie et dans ce que des connards ont un jour osé appeler "l'avenir".